Rencontre avec Maëlle de Coux et Raphaël Auvray le 28 septembre
C’est un échange plein de surprises et de révélations que nous avons eu avec Maëlle de Coux et Raphaël Auvray.
Pour cette résidence à la maison-phare, Maëlle et Raphaël souhaitaient poursuivre le travail commencé à Ouessant en 2019 autour de l’estran et des algues.
Maëlle, collectionneuse, dessinatrice et brodeuse, fait entrer la nature vivante dans ses mises en œuvre.
La pratique photographique de Raphaël, réactive, dynamique et performative s’inscrit en complémentarité au travail lent et patient de Maëlle.
Maëlle nous présente son travail de brodeuse. Comme elle l’explique, beaucoup d’artistes travaillent le fil, c’est une façon de matérialiser le temps, la durée de réalisation de l’œuvre, le temps long, le temps court. Elle a engagé ce travail au Maroc puis à Ouessant. A partir d’algues, tissus et plastiques flottés, déposés sur l’estran arrachés par la mer ou le vent, elle réalise des ensembles de doubles pages sur papier Lamali dont la trame évoque le textile. Les cahiers d’algues sont cousus de façon spontanée, colorée et ludique en empruntant aux gestes et techniques de la broderie traditionnelle bretonne enseignée par le maître brodeur Pascal Jaouen de Quimper. Ils font écho, dans notre mémoire, aux encres brodées de Jean-Marc Barrier dont les œuvres ont été exposées cet été à la maison-phare. Elle nous présente également son travail d’empreintes d’algues sur papier coréen.
Les lignes d’horizon, exercice de chaque matin sur l’île, tracent au simple fil une sorte de promesse de rectitude pour le déploiement des autres exercices de la journée et parfois on sent le foisonnement arriver, des envies multiples, des essais en plusieurs sens… de la gourmandise assumée en somme … très communicative quand on se met à regarder.
Raphaël est photographe indépendant et plus spécialement photographe culinaire. Il poursuit son travail sur les jetés d’algues : « Le jeté leur permet de reprendre vie, de retrouver leur élégance ». Pendant sa résidence il a photographié également des jetés de galets réalisant d’étonnantes sculptures en apesanteur.
Il réalise des mises en scène de l’île qui délivrent de celle-ci des aspects insolites – ainsi en va-t-il de l’île dénudée baignée de bleu par la lumière d’une aube ou de ses petits murs de pierre argentés et révélés par une faible lumière lunaire. En plein jour, dans le bleu rayonnant du ciel de Wrac’h, galets, brassées généreuses de sable, algues empruntées au rivage, volent dans un joyeux lancer et le jeté donne des merveilles, des surprises, des réminiscences : plusieurs pierres et montagnes de Magritte se réveillent dans ces photos toutes imprégnées d’énergie , de lumière , d’un aérien merveilleux.
Le journal écrit par Maëlle de Coux et Raphaël Auvray pendant cette résidence donnera peut-être lieu à une publication.
Pour aller plus loin :
Instagram : maelle.de.coux
Un grand merci à eux pour ce travail qui nous réjouit .