Samedi 19 octobre, rencontre avec Andrea Mella Diaz, photographe
Andrea Mella Diaz a réalisé une résidence d’une semaine à la maison-phare, du 14 au 20 octobre. Nous étions une dizaine d’adhérent.e.s à venir à sa rencontre.
Andrea a commencé par nous présenter, dans la cuisine, les techniques photographiques qu’elle utilise dans sa pratique artistique :
Tout d’abord la technique connue sous le nom de « positive directe » ou cyanotype. Ce procédé se fonde sur la réduction par la lumière de sels ferriques en sels ferreux sur une surface d’impression textile. Chaque cyanotype est unique de par les expérimentations auxquelles l’artiste procède et exprime les conditions du milieu, la chaleur, le rayonnement ultraviolet, l’humidité et le terrain. Andrea nous explique que la sensibilisation in-situ implique l’immersion de l’artiste au milieu de conditions climatiques et environnementales, incorporant dans cet engagement l’œuvre elle-même.
La deuxième technique utilisée par Andrea est la chambre sténopé. C’est le dispositif le plus rudimentaire de prise de vue, le procédé le plus naturel de captation d’une image.
Elle réalise aussi des prises de vues argentiques et numériques. Enfin, elle a réalisé un film de trois minutes d’enregistrements sous-marins par un coefficient de marée 113 avec une caméra Super 8.
Ensuite, Andrea nous a parlé de sa démarche artistique. Elle aborde la photographie par l’entremise de procédés alternatifs et crée ainsi des séries de tirages réalisés à la main. À partir d’une méthodologie d’intervention directe sur le terrain, Andréa élabore des images où s’entrecroisent des relations complexes impliquant diverses notions géo-écologiques, d’identité et de mémoire. Elle rappelle l’importance des liens qu’on entretient avec les milieux, même lointains, et la nécessité de les préserver.
Son intention de rendre à la photographie un statut unique passe par le choix d’obtenir une impression directe de la lumière du soleil, jouant sur l’opacité ou la transparence matérielle et créant des spectres à partir des ombres des algues échouées. Sa recherche se place dans une démarche de réflexion sur les enjeux environnementaux, écologiques et sociaux.
Andrea nous a présenté son dernier travail documentaire : « antartica durvillaea ». Il s’agit d’un ensemble de travaux en cours depuis deux ans qui traite de l’influence des activités humaines sur l’écosystème marin. Ces recherches artistiques sont menées, in situ, le long de différents littoraux. Elles commencent avec les macro-algues brunes au nord du Chili, en bordure du désert d’Atacama, puis continuent avec les posidonies sur le pourtour Méditerranéen dans les Alpes Maritimes, et maintenant à l’île Wrac’h avec les algues du littoral de la Manche.
Andréa, vit et travaille entre la France et le continent Sud-Américain.
ci-dessous une photo des petites îles wrac’h au crépuscule et deux photos sous-marines.