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Îles

Les côtes du pays pagan en particulier celles de Plouguerneau et de Landéda situées au nord et et au sud de l’aber Wrac’h sont semées d’îles, d’ilots, de cailloux et d’écueils innombrables d’où l’utilité de la maison phare.Ces îles ont souvent connu une importante activité goémonière au XIX ème et au début du XX ème siècle. Du nord au sud nous trouvons à Plouguerneau :

L’île Venan ou Enez Venan:

DSC06024 Elle se situe au nord de Plouguerneau, face à l’île Vierge et est accessible à pied à marée basse. Ses  11 hectares sont partagés entre une dizaine de propriétaires.Un tumulus néolithique y a été découvert.Elle a connu une importante activité goémonière comme l’atteste la présence d’anciennes cales de déchargement : elle servait de sécherie, les fours à soude étaient également nombreux ( la plupart ont été remblayés). L’île a été habitée du milieu du XIX ème siècle au début du XXème mais elle est maintenant retournée à la nature et est couverte de lande, de fougères et de ronces.

L’île Vierge :

DSC01388L’île Vierge est visible de la côte ( pointe du Castel Ac’h à Lilia) mais elle n’est accessible à pied  que lors des très grandes marées ( coefficient supérieur à 110), elle peut être atteinte en bateau le reste du temps. Elle a une superficie de 7 hectares et est propriété de l’État depuis 1844. Elle doit son nom à la présence, au XVème siècle, d’un monastère franciscain dont la chapelle aurait été dédiée à la Vierge. Les conditions de vie étant difficiles sur cet îlot sans source et sans arbre, les moines déménagèrent au bout dune soixantaine d’années pour fonder, sur l’autre rive de l’aber, l’abbaye des Anges ( Landéda).L’île Vierge a la particularité d’accueillir deux phares classés monuments historiques , le plus petit édifié en 1845 a été remplacé en 1902 par le plus haut phare d’Europe entièrement construit en granit et toujours en activité quoique automatisé en 2010. Jusqu’au milieu du XX ème siècle des goémoniers venaient y récolter le goémon d’épave au début du printemps. L’île a également servi de pâture aux vaches et aux moutons. Le dernier gardien Jean Malgorn élevait encore quelques ovins, jusqu’à son départ. Maintenant l’île sert de lieu de nidification aux goélands.

L’île Valan  ou Enez Valan,( l’ île aux genêts) est un petit ilot privé situé à côté de l’île Vierge et aussi surnommé  » île aux rats » bien que dératisée depuis longtemps. C’est un îlot difficile d’accès. Certains associent le genêt avec un culte solaire.

Leac’h Venn (nom indiquant la présence d’un mégalithe) surnommée île aux moutons :

DSC06041Elle est facilement accessible à marée basse à partir de la pointe du Rest. C’est un îlot privé où il y a eut un projet d’installation de chantier naval dans les années 60.

Enez Terc’h ou île aux américains ( île aux verrats)

thumb2_Ile-Enez-Terch-0120101004175608Accessible à marée basse à partir de Kerazan ( Lilia), l’île d’Enez-Terc’h, d’une superficie de 12,7 hectares, plus connue localement sous le nom d’île aux américains est la voisine de l’île Wrac’h.Elle eut un destin singulier puisque les américains y construisirent une base d’hydravions à la fin de la Première Guerre mondiale. Cet îlot, maintenant désert et couvert d’épineux, abritait en 1917,477 hommes de troupe et 40 officiers, une réserve d’eau, une centrale TSF électrique, deux hangars et deux cales qui servaient à tracter les hydravions hors de l’eau à l’aide de chariots sur rail dont il reste encore les traces au sud-ouest de l’île. Des fortifications y furent également aménagées durant la seconde guerre mondiale et des munitions pourraient encore être présentes, c’est pourquoi un arrêté municipal  en interdit l’accès pendant un moment. Des projets de remise en valeurs de ces fortifications allemandes du mur de l’Atlantique sont évoqués.

île aux américians

 

 

 

 

Enez Terc’h, signifie : île des verrats. Le verrat comme le cerf, doit son renom à la forêt mystérieuse dans laquelle il évoluait. Souvent représenté la soie hérissée, il est l’emblème guerrier destructeur, mais également symbole de fécondité. Le verrat souvent représenté à côté d’un cerf, et tous deux représentaient la métamorphose et le passage d’un corps à l’autre. Le porc, de façon plus générale était symbole d’hospitalité, plat de festin pour ceux de ce monde et de l’Autre

 

 

 

L’île Wrac’h ( Roc’h Gored):

photo-fond-galerie-homeCette île a deux noms : Wrac’h : la vielle femme (fée ou sorcière),  et Roc’h Gored : roc’h signifiant: roche, et gored ( au pluriel gorejou): piège à poisson. Ces pièges, utilisés autrefois, étaient constitués de rangées de pierres qui emprisonnaient les poissons lorsque la marée descendait.

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L’île a une superficie de 3, 7 hectares. C’est un massif dunaire avec des blocs rocheux au nord et au sud. Elle est divisée en 19 parcelles, dont, une, celle qui abrite le phare, est propriété de l’Etat. L’île servait autrefois, comme les autres îles , de lieu de récolte, de séchage et de brûlage du goémon. Au début du XIX éme des balisages servant à indiquer l’entrée du chenal nord d’entrée au port de l’Aber Wrac’h y sont installés, remplacés en 1845 par le phare dont le feu est aligné avec le clocher de Plouguerneau puis le phare de Lanvaon.

Les petites îles Wrac’h :

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Situées à l’ouest de l’île principale, les deux petites îles, accessibles à marée basse, sont  privées. La plus grande porte une maison qui était autrefois l’habitation du gardien des viviers construit en contre bas et qui appartenaient à Jean-François Oulhen. A la fin du XIX éme siècle, ce mareyeur de l’Aber Wrac’h était propriétaire d’une flottille qui allait chercher des langoustes en Espagne et au Portugal. Les crustacés étaient entreposés dans ces viviers en maçonnerie avant leur vente.

Ile Stagadon:

Stagadon

L’île Stagadon nom qui signifie “île reliée au continent” est la plus occidentale de l’archipel de Lilia. Elle est accessible à marée basse lors des très grandes marées ( coefficient supérieur à 105). C’est une île basse et allongée de 5,6 hectares encombrée de gros blocs granitiques. C’est une propriété privée qui a appartenu à un certain Laurent Ogor, puis jusqu’en 1958 à Jules Glaizot directeur de l’usine d’iode de l’Aber Wrac’h, puis au peintre Bernard Buffet qui y trouva l’inspiration avant de la céder à Pierre Berger. Ce dernier la vendit pour une somme symbolique à l’association des amis du Jeudi Dimanche crée par le père Jaouen pour la réinsertion des personnes en difficultés.

DSC06310Une ferme y a été exploitée. Elle a été tenue du début des années 1850 à 1890 par Jean-Marie Appriou dont les trois femmes successives accoucheront, sur l’île, de huit enfants ( et un dernier sur terre) et dont les deux premières épouses décéderont sur place. La ferme est reprise par la famille Ogor au milieu des années 1890. Cette famille de dix enfants exploitera l’île jusque dans les années 1930, date à laquelle elle est reprise par Yves Bellec sa femme et son fils. Comme ailleurs, on y cultive l’orge, le blé, des betteraves et des légumes avec l’aide d’un cheval et on élève deux vaches, des cochons et des poules. Mais il y a aussi les activités goëmonières : coupe, ramassage, séchage, brûlage Il subsiste de ces activité des fours à chaux, des aires sur lesquelles on érigeait les tas de goémon et des voies charretières.